La formule de Stirling
Yves Coudène, septembre 2006

Voici une preuve de la formule de Stirling qui utilise la méthode de Laplace.

Théorème : n! nn+12en2π

Preuve

Commençons par exprimer la factorielle à l’aide de la fonction Γ :

n! = Γ(n + 1) = 0+ettndt

Effectuons les changements t = n(1 + u) et u = sn dans cette intégrale.

Γ(n + 1) = 0+ettndt = (1+en(ln(1+u)u)du)nn+1en = (n+en ln(1+ s n) s n)ds)nn+12en

On utilise ensuite les deux inégalités suivantes :

Si u 1, ln(1 + u) u u2 4

Si u 1, ln(1 + u) u (ln2 1)u 0,3u

La deuxième inégalité provient de la décroissance de ln(1 + u)u sur [0,+[.

Pour les valeurs de s appartenant à l’intervalle [n,n], on peut appliquer le théorème de convergence dominée. En effet, la première inégalité montre que la fonction en(ln(1+ s n) s n) est majorée par es24 , qui est intégrable. De plus elle converge vers es22 . Par conséquent :

nnen(ln(1+ s n) s n)dses22ds = 2π

L’intégrale sur l’intervalle [n,+[ se majore grace à la seconde inégalité :

n+en ln(1+sn)sn)ds n+e0,3nsds = e0,3n 0,3n0.

Voici un encadrement plus précis (cf Feller, Introduction to Probability).

Théorème : 1 n! nn+12en2π e 1 12n

Preuve

Soit un = ln ( n! nnenn ). En vertu de l’égalité : ath(t) = 1 2 ln (1+t 1t ), on a :

un+1 un = 1 (2n + 1) 2 ln (1 + 1 n ) = 1 (2n + 1)ath ( 1 2n + 1 ) = i1 1 2i + 1 1 (2n + 1)2i = 1 3 1 (2n + 1)2 1 5 1 (2n + 1)4 1 3 k1 1 (2n + 1)2k = 1 12 1 n(n + 1) = 1 12 ( 1 n + 1 1 n )

Donc un 1 12n est croissante, bornée, donc convergente; sa limite est égale à celle de un. Au final, un 1 12n ln(2π) un.